Hommage à Ladislas Kijno

Le parcours d’un peintre de renom qui a marqué la peinture du XXe siècle.

Polonais par son père, français par sa mère, cet enfant surdoué du coron, grandit à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais), dans un milieu propice à la création. Artiste de feu et de couleurs, il commence sa carrière au Plateau d’Assy, lors de longues cures en sanatorium (Praz Coutant et Sancellemoz) 12 ans durant. En 1947, Kijno est invité par le chanoine Devémy à participer, avec les plus grands artistes de l’époque, à la décoration de l’église ND-de-Toute-Grâce. Il réalise pour la crypte une œuvre difficile et remarquable, « la Cène » sa première grande composition. Il n’oubliera jamais le plateau et ses habitants, revenant plusieurs fois participer à des actions artistiques de haut niveau dont Sculptures en montagne en 1973, hommage à Féraud en 2009… Une facture unique, une puissance rebelle inouïe ! Papiers froissés, bombage, pulvérisation d’encres, colères d’acryliques, Kijno dynamise ses signes pour mieux nous entraîner dans ses combats (Guerres, Vietnam, Maïakowski, Neruda, Angela Davis…) et sa quête d’universalité. Défenseur des métissages des cultures, son parcours artistique nous emmène du Plateau d’Assy à travers le monde, de l’île de Pâques aux cavaliers de Xi’an en Chine, en passant par l’Afrique et Tahiti… Homme libre, artiste incandescent il nous laisse aujourd’hui un message méditatif sur les hommes et les civilisations, dans lequel l’espoir de paix et l’amour du prochain y demeurent bien présents.

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Adieu l’artiste, adieu l’ami

L’artiste-peintre Ladislas Kijno, 91 ans, est décédé le 27 novembre 2012 à son domicile de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Polonais par son père, français par sa mère, Kijno grandit à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais), dans un milieu propice à la création. Enfant surdoué du coron, il étudie la poésie et la philosophie au contact de Jean Grenier et Louis Aragon, mais la tuberculose l’oblige à quitter le Nord et partir se soigner au Plateau d’Assy. Il y découvre l’importance de la peinture dans sa vie, une présence presque exclusive comme s’il s’agissait de continuer la philosophie par d’autres moyens. Soutenu par le Dr Degeorges, Germaine Richier et René de Solier, il se consacre exclusivement à la peinture. Jean Devémy, aumônier de Sancellemoz, bâtisseur de l’église d’Assy, lui confie alors sa 1ère grande composition, « La Cène » de la crypte (1949). En 1973, il est l’un des principaux acteurs du dialogue monumental qu’organise Jean-Pierre Lemesle à Passy, « Sculptures en montagne – Poème dans l’espace ». Il est encore co-auteur du livret « Le chanoine Devémy et ses amis parlent de l’église d’Assy… ». Il a signé la rosace de la dernière cathédrale du XXe siècle, N.-D.-de-la-Treille, à Lille et encore récemment, réalisé une œuvre commune avec le peintre Combas. Artiste engagé et insoumis, considéré comme l’un des artistes majeurs du XXe siècle, Kijno est passé maître de la technique du froissage et de la vaporisation sur toile. Exposé dans le monde entier, son œuvre fait partie de collections internationales.

Passy Assy Eglise Kijno La Cène, détail©

« Il faut mettre Gauguin dans nos assiettes et Rimbaud dans nos verres. » Citation de Ladislas Kijno

(VARSOVIE 1921 – ST-GERMAIN-EN-LAYE 2012)

Page last updated on 22 janvier 2015 at 18 h 36 min